Par Frédérique
Lorsque j’ai lu « Aurélien » d’Aragon, c’était il y a plus de 20 ans, sous les conseils d’un ami.
- « Ecoute cette première phrase » m’avait-il dit :
- « La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide ».
J’ai souri, et en l’entendant, je l’ai aimée cette première phrase. Elle prenait toute son ampleur à voix haute. Elle sonnait comme une évidence. Le rythme, le choix des verbes au passé simple et ces deux prénoms poétiques et tragiques aux initiales rapprochées.
J’ai eu envie de les connaître ces deux personnages. Après le mot « laide », il y avait forcément un « mais » ou un « pourtant ».
De leur rencontre, une histoire d’amour devait naître, obligatoirement.
Mais laquelle entre ces deux personnages à l’opposé, poussés l’un vers l’autre par un jeu de manigance ?
Avec une de nos lectrices, nous nous délectons ensemble des descriptions pointues et enivrantes d’un Paris mondain des années 20, dans lequel se côtoient des poètes, des comédiennes, des docteurs et des femmes de docteurs, des hommes d’affaires, des bourgeoises et des filles d’un soir teintés d’entre deux guerres.
